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Libération
Interview

«Le oui n'est pas automatique»

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publié le 14 octobre 2004 à 2h34

A Bruxelles,

Patron du PS belge, Elio Di Rupo est l'un des rares dirigeants sociaux-démocrates européens à exprimer des réticences sur le contenu de la Constitution européenne.

Que pensez-vous des divisions des socialistes français sur le traité ?

Il y a un débat interne au PS français, c'est juste et démocratique. La question européenne est délicate et met en jeu l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. De plus, les réticences autour de la Constitution apparaissent dans un contexte difficile : il y a eu l'ouverture récente et nécessaire de l'Union à dix nouveaux pays. Et maintenant s'engage un débat sur la Turquie qui vient brouiller les cartes. Ces deux éléments font peur, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, à nos concitoyens, qu'ils soient français ou belges. Ce qui me semble important, c'est d'avoir un travail pédagogique. Il faut expliquer clairement ce qu'il y a dans ce traité, les avancées et les reculs qu'il comporte, car très peu de gens connaissent, pour l'heure, le contenu du projet de Constitution européenne.

Les socialistes belges partagent-ils les mêmes incertitudes ?

Nous n'avons pas encore pris de position officielle, ni, d'ailleurs, eu le temps de débattre de la ratification de la Constitution. Nous avons, hélas, été occupés par mille et une questions de politique intérieure, mais nous avons programmé de consacrer une journée au sujet le 25 octobre. Je ne serais pas étonné que les opinions divergent fortement et qu'il y ait des pour et des contre qui