Le Sarkozy nouveau est arrivé. A la veille de son départ du gouvernement et de son arrivée à la tête de l'UMP, prévue pour le 28 novembre, le ministre de l'Economie a reçu hier à Bercy plusieurs centaines de députés et sénateurs UMP 320 selon ses services pour leur vendre le budget 2005, et les rassurer sur sa prochaine prise de pouvoir au sein du parti. «Ce fut un temps fort de la vie politique de l'UMP. Même ceux qui s'inquiétaient de son arrivée à l'UMP sont repartis rassurés», prétend le député Christian Estrosi, l'un de ses fidèles.
Car pour une fois, Sarkozy est resté dans la droite ligne majoritaire : aucune pique contre Jacques Chirac, et même un mot affectueux à l'attention de son prédécesseur Alain Juppé, qui comparaît actuellement en appel dans l'affaire des emplois fictifs du RPR (lire page 16).
Mais l'essentiel de son discours, qui a duré près d'une heure, fut consacré à son premier et dernier exercice budgétaire, qu'il a qualifié de «très politique». Il a vanté sa politique de réduction des déficits et de maîtrise des dépenses de l'Etat, en rappelant au passage qu'il n'était plus possible de «dépenser 24 % de plus que ce qu'on gagne». Il a décomplexé les libéraux en levant le «tabou» de la réforme de l'ISF (lire ci-dessous), rassuré les centristes en parlant des «pôles de compétitivité» mis en place pour lutter contre les délocalisations, et satisfait à peu près tous les élus en rappelant son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Cl