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Libération

La Caisse nationale d'assurance vieillesse refuse de brader la retraite EDF et GDF

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Le gouvernement propose 6,9 milliards d'euros. La présidente de la Cnav exige 9,3.
publié le 15 octobre 2004 à 2h35

Danièle Karniewicz est une forte tête, et elle est en passe de faire céder quelques milliards d'euros au gouvernement et à EDF. Depuis plusieurs semaines, la présidente (CGC) de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), ex-cadre chez Total, tient en respect à la fois Nicolas Sarkozy, Philippe Douste-Blazy et Jean-Pierre Raffarin. Motif : la soulte que les industries électriques et gazières (IEG), autrement dit EDF et GDF, doivent verser à la Cnav, une somme destinée à compenser la charge future des retraites des salariés d'EDF et de GDF à la Sécurité sociale. Le gouvernement avait fixé le prix à 6,9 milliards d'euros, et inscrit la somme dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2005, pensant pouvoir passer outre l'opposition de la Cnav. Il a vite déchanté : Danièle Karniewicz, qui exige 9,3 milliards d'euros pour accepter l'opération, a le soutien de la plupart des syndicats. «A 6,9 milliards d'euros, ce sont les salariés du privé qui payent pour ceux du public, alors que leur situation est meilleure», argue-t-elle. Résultat, à chaque fois que Jean-Pierre Raffarin reçoit un responsable syndical pour évoquer son «contrat 2005», la question de la soulte revient sur la table. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a ouvert le bal lundi. Hier, c'était le tour de Jean-Luc Cazettes, président de la CGC. Même le Medef, pourtant absent de la Cnav, soutient la position de la présidente. C'est que, pour la caisse de retraite, l'adossement