Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La Constitution européenne n'est pas assez sociale ? Ce n'est pas l'avis des syndicats de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui ont voté, hier, à une «majorité fulgurante», selon l'expression de John Monks, secrétaire général de l'organisation, une motion en faveur de la ratification du traité constitutionnel (1). Seuls les Français se sont distingués : si la CFDT a voté pour, FO a été le seul syndicat à s'y opposer. Quant à la CGT et à la CFTC, elles se sont abstenues, en compagnie des syndicats britanniques et portugais, faute d'avoir achevé leurs procédures de «consultation interne». Lors d'une conférence de presse, le Britannique John Monks n'a pas caché son embarras pour parler du «cas français» et de «la crise existentielle spécifique des Français».
Le comité exécutif de la CES, qui regroupe tous les syndicats membres, avait été convoqué pour débattre de la Constitution après les remous suscités par le communiqué de soutien publié mi-juillet par le comité de direction, instance restreinte limitée à un représentant par pays. John Monks a expliqué hier qu'il avait «demandé un vote afin qu'il n'y ait plus aucun doute sur la position de la CES». L'un des participants a été frappé de voir que tous les syndicats des nouveaux Etats membres ainsi que des candidats (Bulgarie, Roumanie, Turquie) sont favorables au traité, car il apporte à ces pays des protections dont ils ne jouissent pas pour l'instant. «C'est un pas en avant