Le casse-tête européen continue. A peine le débat sur la Turquie s'est-il achevé à l'Assemblée nationale que l'exécutif cogite sur la date du référendum sur la future Constitution européenne. L'Elysée et Matignon veulent éviter que la campagne référendaire s'enlise pendant des mois et qu'elle conduise à une montée du non suscitée par la question turque. L'idée est donc de ne pas trop tarder à consulter les Français. «Pour le référendum sur le traité de Maastricht, le oui a perdu dix points entre juin et septembre», rappelle un conseiller de Jean-Pierre Raffarin. Certains plaident pour fixer la consultation au début du mois de mai. Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale, a déjà parlé du «référendum du printemps prochain» mardi dans un entretien à France 3. D'ailleurs, bien qu'une telle initiative n'ait guère de chances d'aboutir, le Parlement européen a proposé jeudi aux pays de l'Union de tenir des référendums ou des votes parlementaires simultanés entre les 5 et 8 mai 2005 pour ratifier le traité. Le 8 mai, un dimanche, aurait valeur de symbole puisque cette date correspond à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mais Jacques Chirac doit aussi composer avec une autre donne politique : qui conduira la campagne, et quand changera-t-il de Premier ministre ? Jusqu'à présent, il avait l'intention de profiter du débat sur l'Europe pour lancer Dominique de Villepin, le successeur potentiel de Raffarin, dans le grand bain électoral en lui demandant de mener la bataille