Menu
Libération

Affaire Battisti: la droite embarrassée par son passé

Article réservé aux abonnés
publié le 18 octobre 2004 à 2h37

Cela s'appelle, depuis 1985, «la doctrine Mitterrand». A tort. Car la promesse du président de la République d'accueillir en France des activistes italiens d'extrême gauche, contre l'assurance qu'ils avaient rompu «avec la machine infernale» du terrorisme, a perduré. Cohabitation ou pas, les gouvernements de droite l'ont appliquée sans sourciller. Jamais, jusqu'au revirement de Jean-Pierre Raffarin, un seul de ces «réfugiés» italiens ne fut extradé. Avant ou après l'élection de Jacques Chirac, en 1995, et malgré des avis favorables de la justice française à leur extradition.

Pourvoi rejeté. Julien Dray ne s'y est pas trompé. Mercredi, après le rejet du pourvoi en cassation de Cesare Battisti (toujours en cavale), le porte-parole du PS a demandé au Premier ministre, «au nom de la doctrine Mitterrand-Balladur», de ne pas signer le décret d'extradition de l'auteur de polars réclamé par son pays pour y purger une peine de prison à vie. «Le dispositif a été installé par Mitterrand en 1985. Et le Premier ministre de Mitterrand qui l'applique, c'est Edouard Balladur entre 1993 et 1995 ! Or, à l'époque, les demandes d'extradition existent, et ce, depuis des années. Balladur aurait pu autoriser les extraditions. Il ne l'a pas fait. Pas plus que Chirac, quand il succède à Mitterrand», explique Dray. Pourquoi ?

A grosse gêne, grosse défilade (1). Edouard Balladur refuse tout net de répondre. Sollicité à plusieurs reprises, Pierre Méhaignerie, garde des Sceaux de Balladur de 1993 à 1995,