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Le réformisme, une idée à réformer

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Les instances de la confédération se réunissent trois jours pour définir de nouvelles voies.
publié le 18 octobre 2004 à 2h37

Réformer le réformisme ! Cela ressemble à un défi impossible, c'est pourtant bel et bien l'ambition que s'est fixée la direction de la CFDT. Huit pages du rapport élaboré sous la houlette de François Chérèque le mois dernier et qui sera discuté au conseil national (lire article ci-dessus) sont consacrées à revisiter les acquis théoriques et les orientations de fond de la centrale. En fait, le secrétaire général, en tentant de redéfinir le réformisme de la CFDT, répond à une demande de «la base». «On ne peut se contenter de définir "réformisme" par simple opposition à "révolutionnaire"», explique-t-on dans l'entourage de Chérèque. Pas question, néanmoins, de revenir en arrière : «Ce ne sont pas nos valeurs fondamentales qui ont changé, c'est le monde qui a changé», explique le texte qui balaye l'idée d'un «projet de société» élaboré directement par le syndicat, relique des années 70.

Pour Bernard Spitz, ancien conseiller de Michel Rocard, qui avait ouvert en août les réflexions de l'université d'été de la CFDT, le syndicat se pose deux questions : «Comment tenir le discours de la réforme et de la justice sociale dans une société qui se fige ? Et qui peut être l'acteur de la transformation sociale ? Ce dernier rôle devrait revenir aux partis politiques, notamment le PS, mais ils sont paralysés par l'échéance présidentielle.»

La réponse peut dérouter : le réformisme d'aujourd'hui consisterait à «redonner forme à la société». Un proche de Chérèque donne une clé : «La France s'est