Au plus bas dans les sondages, critiqué par sa propre majorité, Jean-Pierre Raffarin semble de moins en moins apte à faire régner l'ordre parmi ses ministres. La reculade gouvernementale sur l'avant-projet de loi sur les restructurations, présenté aujourd'hui en Conseil des ministres, illustre la confusion qui règne au sein de l'exécutif.
Vendredi, lorsque les syndicats affirment leur opposition à l'avant-projet de loi sur les restructurations, le jugeant «déséquilibré» en faveur du patronat, Matignon frémit. Pas question pour le Premier ministre de se les mettre à dos alors qu'il est en train de préparer son «contrat 2005». Le ministère du Travail fait savoir qu'il accepte de continuer à discuter. Mais le conseiller social de Raffarin se précipite. Sans en informer le ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, il confie au Parisien qu'il est prêt à reculer, notamment en retirant la notion très controversée de «sauvegarde de la compétitivité» à la définition du licenciement économique. Des informations qui provoquent la colère du Medef (lire ci-contre), mais calment les syndicats, à l'exception de la CGT. S'ensuit un pataquès de communication.
Marche arrière. Alors que Larcher, qui revient d'une chasse au lièvre à Rambouillet, dit toujours attendre les arbitrages de Matignon, les proches de Raffarin confirment dimanche depuis Bucarest que la marche arrière est enclenchée. Le lendemain, Raffarin parle de «point d'équilibre», celui de «l'intérêt général». Le soir