Grosse déception pour l'Unsa : le recours déposé par le sixième syndicat français pour entrer dans le club très fermé des confédérations représentatives a de fortes chances d'être rejeté par le Conseil d'Etat. «Rien n'est joué», assure Alain Olive, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes. Mais, vendredi, la conclusion de l'avis rédigé par le commissaire du gouvernement Jacques-Henri Stahl, était négative (1). Ses avis sont en général suivis par la plus haute juridiction administrative, qui doit rendre son jugement dans quinze jours.
«Le commissaire du gouvernement a surtout voulu que le débat s'engage, tente de se rassurer Alain Olive, et ses conclusions sont élogieuses pour nous. Ce qui nous surprend, c'est qu'il dise qu'il ne faut pas tenir compte de l'implantation et des effectifs dans la fonction publique. Et si on faisait cela pour les autres syndicats ?»
Depuis 1966, la représentativité interprofessionnelle n'est reconnue que pour cinq confédérations : la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CGC. Une règle destinée à garantir l'indépendance des organisations de salariés, et empêcher la création de syndicats «jaunes» soutenus par les patrons. Dans certains secteurs ou entreprises, d'autres organisations sont aussi reconnues comme représentatives, lorsqu'elles apportent la preuve de leur réelle implantation et de leur indépendance. L'Unsa l'est par exemple dans l'ensemble de la fonction publique : elle a été créée il y a douze ans par des syndicats issus