Nouveau sénateur du Val-d'Oise, l'ex-patron du PCF, Robert Hue, signe son retour sur le devant de la scène politique et conteste les analyses de Marie-George Buffet.
N'êtes-vous qu'«un sénateur de plus», tel que l'a dit Marie-George Buffet, ou s'agit-il d'un retour au premier plan du dirigeant national du PCF ?
Retour au premier plan, dites-vous : la question ne se pose pas. J'ai dirigé ce parti pendant près de dix ans, c'est un fait. Et pour la première fois dans l'histoire du PCF un ancien dirigeant n'est pas à la retraite politique après son mandat. C'est une situation inédite, mais personne ne m'a dit qu'elle était anormale. Mon départ, en 2002, je l'ai souhaité. Il a coïncidé avec un échec électoral lourd, mais vouloir faire de moi un bouc émissaire ne rendrait pas service au PCF. Personnellement, je veux m'efforcer de lui être utile dans un moment où, me semble-t-il, nous ne sommes pas de trop pour porter la parole communiste.
Vous réjouissez-vous, comme certains dirigeants, du «redressement électoral» du PCF?
Depuis la présidentielle, les communistes ont beaucoup travaillé. C'est à eux, d'abord, qu'on doit les résultats obtenus. Les régionales ont permis des succès, c'est vrai, mais aux cantonales et aux européennes nous sommes en recul par rapport aux précédents scrutins. C'est pourquoi je me méfie des «redressements» si souvent annoncés. Notre érosion électorale malheureusement se poursuit.
Pourquoi ?
Je crois que nous ne sommes pas allés au bout des enseignements à tirer