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Libération

Un simulacre d'élection remet Flosse à flot

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publié le 23 octobre 2004 à 2h42

Papeete envoyé spécial

Avec la saison des pluies, Gaston Flosse est revenu. Et avec lui ses partisans. En orange, les militants de son parti, le Tahoeraa. En noir, les gros bras, «les tontons macoutes», les «ninjas du vieux». Vendredi matin (vendredi soir à Paris), les premiers chantaient la Marseillaise, scandaient «Gaston, président!» et agitaient des drapeaux polynésiens ; les seconds surveillaient l'entrée de l'assemblée territoriale. En raison de leur présence ostensible et pesante, le président indépendantiste de l'assemblée, Tony Geros, a refusé d'ouvrir l'hémicycle, avant de revenir sur sa décision une fois les gros bras repartis. Le simulacre d'élection a alors pu se dérouler normalement: le sénateur UMP devait se faire porter aux fonctions de président de la Polynésie française par les seuls élus de son camp (29 sur 57). Juste avant le scrutin, haranguant ses partisans, Gaston Flosse s'est dit «respectueux de la légalité» et a appelé au calme.

Les 28 indépendantistes et autonomistes n'ont eux pas montré le bout de leur nez. Ils ont choisi d'être «cohérents avec [eux-]mêmes». «Nous avons contesté les conditions de convocation de l'assemblée territoriale pour cette élection, explique un conseiller du président déchu Oscar Temaru, qui avait pourtant annoncé sa propre candidature à ce scrutin. Il était donc normal que nous n'y participions pas.» Sitôt la désignation du «Vieux» acquise, les fidèles d'Oscar Temaru devenus minoritaires à la faveur d'un étrange renversement