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Libération

L'armée de terre dénonce la pingrerie d'Alliot-Marie

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Le chef d'état-major s'est plaint du budget 2005 devant les parlementaires.
publié le 25 octobre 2004 à 2h43

La «drôle de guerre» entre la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, et l'armée de terre se poursuit. Malgré la conclusion d'un cessez-le-feu à Matignon. Au centre de la polémique : la baisse des effectifs militaires (Libération du 30 septembre). Le général Bernard Thorette, le chef d'état-major de l'armée de terre, vient de s'exprimer devant les parlementaires.

Auditionné au Sénat sur le projet de budget 2005, le 19 octobre, Bernard Thorette a estimé que «le niveau retenu pour la masse salariale attribuée à l'armée de terre risque d'engendrer une baisse très importante des effectifs». Un «sous-effectif» de «plusieurs milliers d'hommes en fin d'année 2005 (...) pourrait conduire à réétudier le dispositif de chacune des opérations en cours». En clair : retirer des troupes de théâtres d'opérations, comme la Côte-d'Ivoire, le Kosovo ou l'Afghanistan.

Décalage. Le lendemain, le général Thorette est revenu à la charge devant les députés : «Dans le pire des cas, le sous-effectif pourrait porter sur un volume de 10 000 hommes», sur les 130 000 militaires de l'armée de terre. Dès cette année, «l'écart entre l'effectif moyen réalisé et l'effectif budgétaire», c'est-à-dire la différence entre les promesses et la réalité, «pourrait atteindre 6 500 postes», a-t-il ajouté.

Les premiers à souffrir de ce décalage seront les jeunes qui souhaitent rejoindre l'armée, puisque, «la seule variable d'ajustement efficace à court terme étant les recrutements, c'est sur les engagés que portera p