Menu
Libération

Budget: Sarkozy bichonne l'UDF pour soigner sa sortie.

Article réservé aux abonnés
Premier vote aujourd'hui à l'Assemblée. Le ministre espère un oui centriste. Mais les amis de Bayrou pourraient s'abstenir.
publié le 26 octobre 2004 à 2h43

Comme lors d'un mariage, les centristes hésitent encore à dire oui à Nicolas Sarkozy. Mais ils ne sont pas insensibles à ses approches. Car le ministre des Finances n'a pas lésiné pour arracher leur consentement au budget 2005, dont la première partie, qui concerne les recettes, est mise aux voix aujourd'hui à l'Assemblée nationale. L'an dernier, l'UDF avait ébranlé la majorité en s'abstenant lors de ce vote, avant d'adopter la même attitude un peu plus tard sur l'ensemble du budget alors défendu par Francis Mer. Cette année, la donne a changé. Pour son dernier acte ministériel avant de prendre la présidence de l'UMP fin novembre, Sarkozy a tout fait pour se poser en rassembleur de la majorité. «Je crois qu'il a très envie de partir avec un budget voté par l'UDF», glisse avec gourmandise Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée. L'UMP étant majoritaire, les 30 voix centristes ne sont pas indispensables. Mais en termes d'affichage politique, l'union UMP-UDF reste une denrée rare que Sarkozy aimerait servir à l'opinion à la veille de son départ de Bercy.

Sous couvert d'anonymat, un député UDF proche de François Bayrou résume l'équation posée à son parti : «Soit on s'abstient, pour montrer qu'on ne réserve pas un sort différent à ce budget parce que c'est celui de Sarkozy. Soit on vote pour, et on montre que l'UDF sait se rallier quand on l'a écoutée.» Car c'est un fait : «Les députés UDF ont été traités», selon l'expression du député UDF du Loir-et-Cher, Maurice Leroy