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Bayrou vote contre Douste-Blazy par Sécu interposée

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L'UDF, rancunière envers le «traître», s'oppose au budget de la Sécurité sociale.
publié le 27 octobre 2004 à 2h44

Froide vengeance. Alors que l'UDF semble séduite par la manière dont Nicolas Sarkozy a conduit le budget 2005 (Libération d'hier), François Bayrou n'a pas de mots assez durs pour critiquer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) défendu par Philippe Douste-Blazy : «mensonger», «fallacieux», «irresponsable», «mystificateur»... Avant même que le débat ne soit officiellement engagé, le président de l'UDF avait déjà condamné, hier à l'Assemblée, le plan de sauvetage de la Sécu concocté par son ex-lieutenant.

«Poignard dans le dos». Les deux hommes ne s'adressent pas la parole depuis plus de deux ans. Bayrou n'a jamais digéré le moment où Douste-Blazy, alors président du groupe UDF à l'Assemblée, est passé avec armes et bagages dans le camp chiraquien, à trois mois de la présidentielle. Un «coup de poignard dans le dos», se souvient un proche de Bayrou, félonie que l'UDF n'est pas près d'oublier. Cet été, les députés centristes avaient pourtant partagé leurs votes sur la «soi-disant réforme de l'assurance maladie» (dixit Hervé Morin, président du groupe), présentée en grande pompe par le ministre de la Santé : une moitié s'était abstenue et l'autre avait voté contre. Bayrou, évidemment, avait voté contre.

Trois mois plus tard, le projet de Douste-Blazy ne recueille toujours pas les suffrages centristes. Au contraire. Hier, dans les couloirs de l'Assemblée, Bayrou a annoncé que son parti allait voter massivement contre le PLFSS car «tout le monde sait que les