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Libération

Au Sénat, le lyrisme de Borloo bute sur les licenciements

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L'ajout, par Raffarin, de ce quatrième volet jette un voile sur sa «loi de cohésion sociale».
publié le 28 octobre 2004 à 2h45

Une réforme qui fera date ? Ou une loi fourre-tout, un peu brouillonne, à l'image de son concepteur ? Les sénateurs, qui ont commencé hier l'examen de loi de cohésion sociale concoctée par Jean-Louis Borloo, sont partagés mais tous plus ou moins perplexes devant l'objet législatif bizarre qui leur est proposé.

«Nous discutons aujourd'hui de deux textes : l'un censé renforcer la cohésion sociale, l'autre qui l'affaiblit en amoindrissant la législation protectrice sur les licenciements», résume Jean-Pierre Bel (PS, Ariège). Et au-delà du contenu de la loi, c'est la méthode «à la hussarde» que veut dénoncer le président du groupe socialiste au Sénat.

Le texte initial comportait en effet trois grands chapitres, emploi, logement, égalité des chances. Au dernier moment, la réforme des licenciements, a été selon Jean-Pierre Bel «raccrochée par effraction», sans que les sénateurs aient vraiment le temps de l'étudier. Hier, Jean-Louis Borloo a préféré s'en tenir à un discours solennel sur la «triple crise d'identité» de la société française. Le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale s'est fait lyrique pour dépeindre «un pays aveuglé par l'arrogance de sa réussite républicaine», qui ne voit pas que, «depuis deux décennies, plus de 26 % de ses jeunes sont au chômage», qui oublie que «le premier dessin que fait un enfant à l'école, c'est une maison», et ne construit pas assez de logements sociaux.

«Ce texte propose un certain nombre de mesures avec lesquelles nous n'étions pas forc