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Libération

Flosse, président à l'immunité précaire

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Le juge pourrait en demander la levée dans l'affaire des emplois fictifs en Polynésie.
publié le 28 octobre 2004 à 2h45

Papeete envoyé spécial

C'est la martingale à «Gaston». Modèle encore unique dans les annales de la démocratie française qui permet de gagner, presque à coup sûr, les différents scrutins. Dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs, instruite depuis mars 2000 à Papeete, le juge d'instruction Jean-Bernard Taliercio a enquêté précisément sur le système qui aurait contribué aux victoires passées de Gaston Flosse. Déjà mis en examen dans ce dossier dès le 15 octobre 2003, le sénateur UMP pourrait à moyen terme être l'objet d'un placement sous contrôle judiciaire.

Piliers. Le juge envisagerait de demander prochainement au procureur général de la République et au président du Sénat sa levée d'immunité parlementaire. Dès lors, le magistrat instructeur pourrait le placer sous ce contrôle judiciaire et éventuellement lui demander une avance de remboursement des sommes détournées. Une source judiciaire précise que le juge Taliercio attendrait «la fin des événements» polynésiens en cours pour faire sa requête. Il ne souhaiterait pas «jeter de l'huile sur le feu».

En attendant, l'enquête sur la martingale électorale continue. Elle repose sur deux piliers : acheter les électeurs et corrompre les élus. Le premier pilier tient en trois lettres : SAP. Pour «Service d'aides aux particuliers». Installée à la présidence, directement sous son autorité, cette structure disposait d'une cinquantaine de membres. Officiellement, il s'agissait d'aider les Polynésiens dans leurs démarches personnelles