Papeete envoyé spécial
Nicole Bouteau arrive à Paris aujourd'hui, en fin d'après-midi. Autonomiste, présidente du No Oe E Te Nunaa («pour toi et le peuple») et élue à l'Assemblée de Polynésie-Française, cette femme de 35 ans, née au Raincy (Seine-Saint-Denis), conduit à Paris et Bruxelles une délégation de dix responsables de la majorité plurielle.
Votre voyage est-il celui de la dernière chance pour obtenir la dissolution de l'Assemblée territoriale de Polynésie ?
Je ne sais pas. Ce que je sais, en revanche, c'est que nous sommes dans une situation politique qui ne peut plus durer. Lorsque j'entends des responsables gouvernementaux affirmer que tout va bien en Polynésie, je leur demande d'ouvrir les yeux et d'entendre. Ils prennent le risque de nous faire connaître une situation à la néo-calédonienne. Avec mes amis de la majorité plurielle, nous sommes venus pour éviter un drame en Polynésie.
Vous n'étiez pas favorable au «jeûne spirituel» engagé depuis lundi par Oscar Temaru, ses ministres et des élus de votre coalition plurielle. Etes-vous désormais convaincue par cette démarche ?
Plutôt que de «jeûne spirituel», je préfère parler de grève de la faim. Je respecte la démarche initiée par Oscar Temaru et Antony Geros (président de l'Assemblée territoriale, ndlr). Elle rencontre, j'en suis sûre, la solidarité d'une majorité des Polynésiens. Pour ma part, je souhaite porter le débat en métropole. Nous voudrions alerter nos compatriotes, les membres du gouvernement, les parlementai