L'«entreprise» France a un nouveau délégué syndical : Jean-Pierre Raffarin. Laissant Nicolas Sarkozy réviser le rapport Camdessus et ses recettes libérales censées provoquer un «sursaut» de l'économie française, le Premier ministre tente d'endosser l'habit de chantre du dialogue social. Hier, sur RTL, il a une nouvelle fois reproché au Medef et à son président d'avoir «fait échouer les négociations» sur les restructurations, puis d'avoir tenté d'imposer «un rapport de force à l'Etat pour dire : ce que je n'ai pas gagné par la négociation, je le veux par la loi».
Piqué au vif. Indéniablement, le Premier ministre a été piqué au vif par la façon méprisante dont Ernest-Antoine Seillière l'a accusé la semaine dernière de faire preuve de «bêtise économique» parce qu'il refusait d'arbitrer en sa faveur sur les licenciements économiques. Mais, une fois passée la réaction d'humeur, Raffarin aurait pu tourner la page et reprendre le cours de la vie quotidienne à Matignon. Or il ne l'a pas fait. Il a même choisi de hausser le ton. Le Medef «n'a pas fait aimer les entreprises aux Français», a-t-il reproché hier à l'organisation patronale. Dans le Point, le Premier ministre fustige «quelques grands patrons issus de l'administration ayant joué le jeu de la loi contre le contrat» et qui s'en mordent les doigts. Visés aussi ceux qui «martèlent qu'il suffit de démanteler l'Etat et de démanteler le code du travail».
Même si ce n'est que posture, profiter des excès de langage de Seillière pour r