Epris de santé publique ou teinté de gros rouge ? Le gouvernement tente toujours de mélanger les deux. Au risque de devenir imbuvable. Hier, Jean-Pierre Raffarin a servi un cocktail apparemment sans alcool. Sur RTL, le Premier ministre a assuré qu'il «s'opposera» à l'amendement parlementaire assouplissant la loi Evin sur la publicité sur le vin. Le 13 octobre, lors de l'adoption à l'Assemblée nationale de cette disposition dans la loi sur les territoires ruraux, Raffarin s'était pourtant entendu avec son ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, pour n'offrir qu'une opposition de façade aux 120 députés du lobby viticole. Ce ballon d'essai s'étant révélé désastreux, voilà qu'il est contraint de prendre ses distances avec eux. «Il n'y a pas d'ambiguïté : l'alcool n'est pas un facteur de santé publique. Donc le gouvernement prendra les décisions législatives nécessaires pour qu'on puisse faire entendre cette voix de la santé publique», a-t-il martelé hier.
Cela signifie-t-il pour autant un retour à la loi Evin limitant la publicité pour l'alcool à ses seules caractéristiques techniques ? Pas du tout. A preuve, le refus du gouvernement de faire adopter, hier, un amendement socialiste au budget de la Sécu allant dans ce sens.
Raffarin n'a donc fait qu'un demi-pas en arrière. Pour se retrouver sur la position alambiquée de Douste-Blazy. «Oui à la pub pour les vins en fonction de leur région, oui aux AOC, mais non à la publicité sur des caractéristiques qualitatives», a expliqué c