Le futur président de l'UMP sera un chrétien revendiqué. Le livre de Nicolas Sarkozy, la Religion, la République, l'espérance (éd. du Cerf), ne laisse aucun doute là-dessus : au-delà de ses propositions pour réviser la loi de 1905, il s'agit aussi d'un exercice d'outing assez rare pour un homme qui ambitionne les plus hautes responsabilités. Et qui ne manque pas de diviser son propre camp.
Mystique. Certes, à l'UMP, et plus largement à droite, il y a ceux qui se réjouissent de voir le message chrétien aussi hautement revendiqué. C'est le cas de Christine Boutin qui, comme Sarkozy, était opposée à la loi sur le voile. «C'est la première fois depuis longtemps qu'un homme politique de premier plan affirme que la religion a valeur de civilisation», s'enthousiasme la députée des Yvelines. Autre UMP visiblement conquis, Pierre Méhaignerie. «Sur le terrain, on nous demande souvent : au-delà de ses positions politiques, quelles sont ses convictions profondes ? Le livre montre que l'homme, à qui on colle facilement une étiquette libérale, est plus complexe que cela.»
Sarkozy vire d'ailleurs mystique lorsqu'il considère que la religion seule serait source de valeurs morales : «La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu'elle procède d'une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu'elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain.» Et de regretter que «la République (...) ignore le bien et le mal. [Elle] défend la règle, la loi sans la