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Libération

Les acrobaties de Bayrou pour un vote sur la Turquie

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Grâce à une astuce de procédure, il pourrait relancer le débat à l'Assemblée.
publié le 4 novembre 2004 à 2h52

Jusqu'au-boutistes, les centristes ? Pour s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, François Bayrou ne recule en tout cas devant rien. Lui qui était jusque-là à la Commission des finances de l'Assemblée nationale vient de s'inscrire à la Commission des affaires étrangères pour y défendre une proposition de résolution sur un texte européen concernant... la communauté chypriote turque.

Le sort de la population de cette île méditerranéenne ne passionne pas vraiment le président de l'UDF. Mais il y voit un moyen d'obtenir enfin un vote des députés, après l'organisation d'un débat (sans vote) sur l'adhésion de la Turquie, le 14 octobre, dans un hémicycle à moitié vide. «Si les députés sont élus, c'est pour voter !», martèle Bayrou, qui voit dans la question turque «un moyen de revaloriser le rôle du Parlement». Afin de pouvoir défendre ses arguments devant la commission présidée par Edouard Balladur (UMP), Bayrou a donc demandé à son collègue Bernard Bosson de lui céder sa place à la Commission des affaires étrangères, le temps d'une réunion décisive qui s'est tenue mardi à l'Assemblée nationale.

«Indispensable». Le verdict était connu d'avance : malgré le vote positif du PS et une légère avancée de Balladur («Il faut que le Parlement se prononce l'an prochain» sur la Turquie), la commission a rejeté la proposition de résolution, défendue conjointement par Bayrou et Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée. Mais, comme le prévoit le règlement, le groupe