Et John Kerry, il aurait voté oui ou non ? Au lendemain de la réélection de George W. Bush, les socialistes, qui s'engagent dans la dernière ligne droite de leur campagne interne avant la consultation du 1er décembre sur le traité constitutionnel européen, tirent de la victoire du candidat républicain les enseignements qui les arrangent. Les partisans du oui en concluent qu'il y a urgence à renforcer la construction européenne. Les défenseurs du non y voient la nécessité de déplacer le curseur européen sur sa gauche. «Pourquoi faudrait-il instrumentaliser l'élection américaine», s'interroge tout de même Jean-Christophe Cambadélis. «Les arguments avancés sont réversibles, ajoute le député de Paris, proche de Dominique Strauss-Kahn. Si Kerry avait été élu, il aurait quand même fallu voter oui.»
«Contrepoids». François Hollande, premier secrétaire du PS, estime que «si l'Europe est privée de Constitution, et incapable d'assumer une union à 25 pour aller plus loin et plus vite en matière de politique étrangère commune, ne prétendons pas qu'on pourra inventer une autre Europe». Dans le Monde daté d'aujourd'hui, il ajoute qu'«il n'y a plus de temps à perdre (...), il faut créer le mouvement, le rendre irréversible, sinon une partie de l'Europe regardera ailleurs et considérera que sa protection dépend d'une puissance extra-européenne». Mercredi, dans les couloirs de l'Assemblée, Jack Lang, député du Pas-de-Calais, s'était montré très catégorique : «Avec cette majorité, Bush sera pl