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Libération

GDF: une hausse pourtant peu «extravagante»

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Le contrat liant l'entreprise à l'Etat entérine l'influence du prix du baril sur celui du gaz.
publié le 5 novembre 2004 à 2h52

Sarkozy a manqué une occasion de se taire. Que le ministre des Finances rechigne à devoir annoncer une hausse du prix du gaz à trois semaines de son départ de Bercy peut se comprendre. C'est le genre de nouvelles à rendre impopulaire un ministre, surtout quand le futur président de l'UMP a fait de la guerre des prix (contre la grande distribution et les services bancaires) une de ses croisades favorites pour tenter de redonner un peu de pouvoir d'achat aux consommateurs-électeurs. Mais déclarer «extravagante» la demande de hausse de 8,2 % des tarifs de GDF est pour le moins étonnant pour un ministre de l'Economie.

Ce dernier ne peut en effet pas ignorer que les prix du gaz sont directement influencés par ceux du baril de pétrole. La facture de gaz pour les particuliers et les PME est réévaluée deux fois par an (les 1er avril et 1er novembre) selon une formule complexe qui intègre plusieurs variables, dont la parité euro/dollar, les gains de productivité de l'entreprise et, évidemment, la hausse du prix du pétrole. Pourquoi le pétrole ? Car le fioul est l'une des seules matières premières substituables au gaz. Donc, quand le prix du brut flambe, les producteurs de gaz répercutent sur leurs clients, et notamment GDF, la hausse. Cette formule magique n'est pas tombée du ciel, mais est définie très précisément dans le contrat de plan qui lie GDF à l'Etat. «Depuis quatorze ans, on fonctionne comme cela, en respectant à chaque fois la formule», affirme un ex-cadre de GDF. Or, si l'