A quoi jouent Jacques Chirac et le gouvernement avec la Polynésie ? Depuis le début de la semaine, ils n'en finissent pas de souffler le chaud et le froid. Comme s'ils cherchaient à gagner du temps et à éviter que la délégation des partisans d'Oscar Temaru ait le sentiment de repartir les mains vides à Papeete aujourd'hui. Hier, la ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin, a affirmé qu'il n'y avait pas de blocage institutionnel sur l'archipel... mais qu'elle n'avait «pas d'objection à ce que les Polynésiens aient à nouveau l'occasion de se prononcer».
Tension. Une manière de nier l'idée de l'existence d'une crise politique, mais aussi de faire un pas en direction des indépendantistes qui réclament la dissolution de l'Assemblée territoriale et la tenue de nouvelles élections. Il est vrai qu'à Tahiti la tension est montée d'un cran. Le syndicat indépendantiste O oe To oe Rima («Tu es la main») a lancé un mot d'ordre de grève générale illimitée à partir de lundi. Il entend protester contre l'arrêt des négociations sur la revalorisation du salaire minimum local. Secrétaire général du syndicat et membre de l'ex-majorité plurielle d'Oscar Temaru, Ronald Terorotua pourrait perturber des secteurs clés de l'économie polynésienne où sa centrale est bien implantée : le commerce, l'hôtellerie et les services de l'aéroport de Tahiti-Faaa. Parallèlement, la mobilisation des militants indépendantistes et autonomistes de l'Union de l'opposition ne fléchit pas. L'imprimerie officielle est o