Nouveau coup de grisou entre Nicolas Sarkozy et la Chiraquie. Le numéro 2 du gouvernement a pris prétexte de l'augmentation prochaine du prix du gaz pour manifester sa mauvaise humeur contre l'Elysée et Matignon. «Les chiffres d'augmentation que j'ai entendus sont extravagants», a-t-il déclaré mercredi alors que le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, venait de soumettre à Bercy une hausse de 8,2 % pour les particuliers. Des propos répétés hier matin à Jean-Pierre Raffarin lors de leur petit déjeuner hebdomadaire. Son but est de caresser les consommateurs dans le sens du poil. Jamais limité en matière de démagogie, il veut signifier à l'opinion qu'il n'est pas d'accord avec la décision d'un gouvernement qu'il quittera à la fin du mois pour la présidence de l'UMP. Il taloche au passage Cirelli, ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin et protégé de Jacques Chirac, qu'il n'apprécie guère.
«Très déçu». C'est que Nicolas Sarkozy l'a mauvaise. Mais pour une tout autre raison. Il estime que le chef de l'Etat a brisé la trêve qui liait les deux hommes en préférant, comme l'avait révélé Libération mercredi, nommer au poste de préfet de police de Paris le directeur de la gendarmerie nationale Pierre Mutz plutôt que son directeur de cabinet à Bercy, Claude Guéant. Le futur patron de l'UMP avait expressément demandé à Jacques Chirac que son protégé soit recasé après son départ du gouvernement. Il en avait reçu l'assurance, jure son entourage qui, depuis, ne décolère p