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Libération

En Corse, Raffarin se rassure tout seul.

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Fort d'une rallonge budgétaire pour l'île, le Premier ministre a tenu à afficher sa bonne humeur.
publié le 6 novembre 2004 à 2h54

Ajaccio envoyée spéciale

Jean-Pierre Raffarin se précipite sur une terrasse de café, serre la main aux hommes attablés, puis frotte la tête d'un enfant aux cheveux longs : «Qu'elle est belle, cette petite fille !» «C'est un garçon», rectifie le père. Le Premier ministre bredouille un incompréhensible «Je n'ai plus l'habitude de ces choses-là» et poursuit sa route tout sourires sous le soleil d'Ajaccio. Pas question de se laisser gâcher son premier contact avec la rue depuis des lustres.

Déblocage. Pour sa cinquième visite en Corse, vendredi, il a tenu à afficher sa bonne humeur. Histoire d'effacer le souvenir de sa dernière venue, en juin, lorsqu'il avait dû tenir un meeting avec Nicolas Sarkozy, debout sur des chaises en plastique à l'aéroport de Bastia, à cause de fonctionnaires en colère. Histoire aussi de faire oublier, l'espace d'une journée, les mauvais sondages qui l'accablent. En annonçant aux Corses le déblocage de 38 millions d'euros, en plus des 2 milliards d'euros sur quinze ans promis dans le cadre du plan exceptionnel d'investissements, le chef du gouvernement veut montrer qu'il est encore capable d'annoncer de bonnes nouvelles. Et qu'il n'est pas aussi inquiet pour son avenir que certains de ses amis le disent. «Les cotes de popularité ne sont pas des éléments déterminants de mon action quotidienne», a-t-il lâché en marge de son déplacement, avant de plaisanter : «Le bonheur est intérieur, il est dans l'action ! Si vous faites de la politique pour de la gratitud