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Libération

Raffarin prêt à servir de «fusible»

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Le locataire de Matignon se fait à l'idée d'un départ dans les six mois.
publié le 8 novembre 2004 à 2h54

Jean-Pierre Raffarin veut que les choses soient claires : il n'a pas du tout l'intention de s'«accrocher à Matignon» ad vitam æternam. Après avoir juré qu'il était là pour très longtemps encore, le Premier ministre semble admettre qu'il n'en a plus que pour six mois maximum. Certains de ses proches, estimant qu'«il n'est pas bon qu'il sorte usé jusqu'à la corde», le verraient bien partir dès mars. De plus en plus critiqué par les parlementaires UMP ­ au point qu'une quarantaine de députés ont pris l'initiative, vendredi, de lancer une pétition pour le soutenir ­, le chef du gouvernement a compris qu'il n'avait guère de chances de sortir des profondeurs des courbes de popularité.

«Ravalement». Il a cru que le retour de la croissance induirait une baisse rapide du chômage, mais elle tarde à venir et les Français lui font de moins en moins confiance. Cet été, Jean-Pierre Raffarin, candidat aux sénatoriales, avait obtenu du chef de l'Etat des assurances sur son maintien à Matignon. Malgré des rumeurs sur son départ imminent, il reste persuadé que Jacques Chirac n'entend pas profiter de la sortie de Nicolas Sarkozy du gouvernement à la fin du mois pour se débarrasser de lui en même temps. «Il parle avec le Président du calendrier gouvernemental d'après le 28 novembre, explique son entourage, et puis, on ne voit toujours pas, à l'heure qu'il est, qui pourrait le remplacer.» Raffarin, qui avait un temps réclamé à Chirac la possibilité de remanier plus profondément son équipe pour se