Mi-chèvre, mi-chou. Comme prévu, la commissaire du gouvernement Marie-Hélène Mitjaville a requis hier devant le Conseil d'Etat l'annulation partielle des élections en Polynésie. Chargée d'aider le Conseil à statuer, elle a plaidé pour un recours aux urnes dans les îles du Vent, la principale circonscription du territoire. Le jugement de la juridiction administrative est attendu pour la fin de la semaine. Comme dans la plupart des cas, il devrait suivre les conclusions de la commissaire.
Calicots. Le 23 mai, la liste conduite par l'indépendantiste Oscar Temaru avait devancé de 391 voix (sur 85 206 suffrages exprimés) celle de l'UMP Gaston Flosse. Celui-ci avait demandé l'annulation du scrutin pour deux raisons. Premier grief : la diffusion par une radio indépendantiste de «propos violemment hostiles» à son encontre et à celle de son gouvernement. Reconnaissant le caractère «grave» de «l'irrégularité», la commissaire incline «plutôt à penser que l'effet de telles émissions n'a pas été tel qu'il ait pu altérer la sincérité du scrutin». Second grief : la présence de calicots bleus avec motifs blancs au fronton des bureaux de vote «jusqu'aux rideaux des isoloirs» dans la ville de Mahina. Ces couleurs sont celles du Tavini, le parti de Temaru et de son allié du Aia Api, Emile Vernaudon, maire de la commune. Chez «le Shérif» (son surnom dans l'archipel), la liste Temaru l'a emporté de 671 voix sur 6 626 suffrages exprimés. Reconnaissant que «les élections en Polynésie-Française sont