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Libération

Guigou convoque Mitterrand pour clamer son oui

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En débat, l'ancienne ministre socialiste ressuscite son passé de sherpa européen.
publié le 12 novembre 2004 à 2h58

Il y a des Schtroumpfs partout. Dessinés grossièrement, ils habillent les murs de l'école primaire Pierre-Brossolette du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). Sur la tribune provisoire et improvisée, ce mardi soir, il y a le Schtroumpf tribun, Jean-Luc Mélenchon. A sa droite, forcément, le Schtroumpf patron de la fédération fabiusienne du Parti socialiste, Pascal Popelin. Un Schtroumpf énervé leur fait face : le député européen Harlem Désir. Au premier rang des 200 Schtroumpfs militants réunis en «assemblée générale contradictoire», trône le premier d'entre eux, le grand Schtroumpf Claude Bartolone, bras droit de Laurent Fabius. Et, au milieu de ces bêtes de préau, la Schtroumpfette. Toute menue, recroquevillée sur ses notes. On l'oublierait presque.

Et pourtant : il n'y a pas si longtemps ­ quatre ou cinq ans à peine ­, Elisabeth Guigou faisait encore figure de première ministrable, voire de présidentiable. La néodéputée de Seine-Saint-Denis (avant 2002, elle avait fait du Vaucluse sa terre d'élections) avait tout pour elle : séduisante, intelligente, rompue à l'appareil d'Etat, convaincante à gauche comme au centre. En 1992, alors que le pays se déchirait sur le traité de Maastricht, c'est elle qui donnait la réplique au triumvirat de souverainistes, Chevènement-Séguin-Pasqua. Elle était au zénith. Depuis, comme elle le reconnaît, «les circonstances de la vie politique ont tourné autrement».

Aura d'antan. Pour ranimer sa propre flamme et sa cote auprès des militants, elle e