Les nerfs lâchent. A quinze jours de son élection à la tête de l'UMP et de sa sortie du gouvernement, Nicolas Sarkozy sort ses griffes, pas toujours avec discernement. Convaincu que Jacques Chirac et ses amis lui veulent du mal, il se pose en victime et devient, à en croire un de ses collègues ministres, «complètement paranoïaque». Dernier exemple en date, la mise en cause directe de sa bête noire, Dominique de Villepin, son successeur place Beauvau, qu'il accuse de vouloir le mouiller dans l'affaire des frégates de Taiwan et des commissions occultes versées à des politiques. Dans le Monde de mercredi, Nicolas Sarkozy reproche au ministre de l'Intérieur, en des termes à peine voilés, de l'empêcher de se disculper alors qu'il fait l'objet d'une dénonciation anonyme : «Un service de l'Etat a connaissance d'une manipulation qui me vise, il faut que la justice le sache aussi.»
«Trahison». Cela fait des mois que Nicolas Sarkozy explique en privé qu'il se méfie des méthodes de l'ancien secrétaire général de l'Elysée, qui fomenterait de mauvais coups contre lui. «Ils sont capables de tout», répète-t-il en parlant des chiraquiens. Pour la première fois, il dit publiquement sa crainte d'être la cible de basses manoeuvres. Persuadé d'être dans le viseur de ses adversaires, le numéro 2 du gouvernement a aussi très mal vécu le refus de Jacques Chirac de nommer son ami et directeur de cabinet Claude Guéant au poste de préfet de police de Paris. Une véritable «trahison», selon son entourag