La Courtine, envoyé spécial.
L'Etat n'a plus d'argent pour ses campagnes. Nicolas Sarkozy s'en explique clairement dans une lettre datée du 27 août qu'il a envoyée au maire de La Courtine, bourgade isolée du sud de la Creuse : compte tenu de la «très faible fréquentation» de la perception du Trésor public du canton, celle-ci fermera ses portes au 31 décembre, puisque Bercy doit se plier à «la contrainte d'un emploi optimal des ressources». Sur sa lancée, le ministre des Finances évoque aussi une «large concertation auprès des élus concernés», qui n'a jamais eu lieu.
Bail résilié. Dans ce département rural, dont la population ne cesse de décliner depuis un siècle, la brutalité de l'annonce a laissé aux maires un goût amer : un courrier type reçu début juillet, une date de fermeture imposée et la résiliation du bail dans la foulée. Ce n'est qu'après ces formalités que le trésorier-payeur général s'est déplacé pour expliquer aux élus... comment se passer de la présence du Trésor public.
Résultat, après l'annonce de la fermeture simultanée de cinq perceptions du département, 28 maires toutes tendances confondues, un conseiller général PS et 263 conseillers municipaux ont choisi de rendre leur mandat au préfet plutôt que d'assister, en simples «exécutants», à la désertion brutale de l'Etat. En démissionnant, les maires en colère ont voulu dire «stop», même s'ils reconnaissent volontiers qu'il n'y avait pas vraiment foule dans les perceptions fermées par Bercy. Ils ont demandé un «mo