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Libération

«Pourquoi vous nous laissez tomber, monsieur Juppé?»

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Législative à Bordeaux, dimanche, après le départ de l'ex-Premier ministre.
publié le 13 novembre 2004 à 2h59

Bordeaux, correspondance.

«Ça va être serré» : Alain Juppé joue l'inquiet. Sa succession au fauteuil de député de la deuxième circonscription de Gironde, mandat qu'il a quitté le 30 septembre, n'est pas assurée. Alors, à l'approche du premier tour de la législative partielle qui se déroule dimanche, l'ex-Premier ministre, tout juste de retour de vacances à l'île Maurice, a fait mine de remonter ses manches. Mardi soir, lors d'un meeting de soutien au candidat UMP, Hugues Martin, son premier adjoint à la mairie de Bordeaux, il donnait encore les dernières consignes à ses troupes : «J'insiste. Passez des coups de fil en disant qu'il faut aller voter !»

Soutien. Le lendemain, entre la réception des médaillés paralympiques et l'inauguration de la patinoire de Bordeaux, il est allé donner un coup de main au candidat et à sa suppléante, l'UDF Laurence Dessertine, en vadrouille dans le quartier Mondenard. «Dans cette campagne, je n'ai fait que deux tirages de sonnette avec Hugues. Je n'ai pas voulu en faire plus», prétend-il, histoire, sans doute, de laisser à son poulain une chance d'exister autrement qu'en étant «une part de [lui-même]».

Raté. Hugues Martin récite justement le refrain inverse aux électeurs : «Je vous ai amené le maire. Votez dimanche, c'est pour continuer l'action d'Alain Juppé à Paris...» «C'est difficile pour moi de me mettre en avant, ajoute le candidat UMP en aparté. D'abord, je déteste me vendre comme une savonnette. Et puis les gens adorent Juppé. Alors, quand