La ristourne Sarkozy sur l'essence a du plomb dans l'aile. Lors du débat budgétaire, le ministre de l'Economie avait promis que le surplus fiscal lié à la hausse du baril serait bientôt reversé aux consommateurs. «Tout le monde ici, et notamment la majorité, voulait que la TIPP baisse. C'est fait, elle baissera», avait lancé Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale, le 20 octobre, pour répondre aux attaques conjuguées de la gauche, de l'UDF et d'une partie de l'UMP.
Dans la foulée, le ministre en partance avait annoncé qu'une commission parlementaire ad hoc serait chargée de calculer «en toute transparence ce qu'il y a comme recettes supplémentaires», et que le surplus éventuel pourrait être redistribué aux consommateurs dès le 1er décembre. Mais, selon le journal les Echos publié vendredi, ladite commission, dont la réunion est prévue la semaine prochaine, pourrait bien constater... qu'il n'y a rien à redistribuer.
Manque à gagner. Selon Bercy, l'explication est claire : la TVA, qui est proportionnelle au prix de l'essence, a effectivement explosé au cours des dix premiers mois de l'année 2004. Mais, dans le même temps, les automobilistes ont continué à lever le pied, sécurité routière oblige, tout en faisant très attention à leur budget essence. Résultat : les recettes de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui représente une part fixe sur chaque litre d'essence, seraient en baisse d'environ 1 milliard d'euros. Entre la hausse des prix et la baisse des volu