Comment être pour le non sans être pour Laurent Fabius ? C'est le dilemme auquel sont confrontés nombre d'opposants de gauche au traité constitutionnel. Et notamment ceux qui ambitionnent depuis une quinzaine d'années, à travers divers «machins», de «reconstruire et de transformer la gauche». Après l'éphémère comité Ramulaud, qui les avait occupés l'année dernière, une centaine d'entre eux se sont retrouvés sous l'égide de la Convergence citoyenne pour une alternative de gauche (CCAG), quatre jours durant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Tous d'accord. Ici, pas de tribune, pas de chef et... pas beaucoup de chauffage non plus. Les chaises se font face et chacun, communiste ou vert, syndicaliste ou altermondialiste, tient à s'exprimer. Tous sont d'accord : le référendum sur le futur traité constitutionnel constituera une énième occasion de construire une «force sociale et politique» qui refuse «l'enfermement des peuples dans l'alternance entre une droite brutale et une gauche d'abandon, entre les défaites et la déception».
Coordinateur des «Marches européennes pour l'emploi», Michel Rousseau estime que «la victoire du non ouvre le champ de tous les possibles». Pour cela, le non doit d'abord l'emporter chez les camarades socialistes. Car, comme le résume Pierre Khalfa (Attac et G10 solidaires), «sans le non du PS, le non sera difficile dans le pays». Tout ce petit monde souhaite donc la victoire au sein du PS de Laurent Fabius sans jamais prononcer son nom sur François Ho