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Libération

Faits et pensées d'un faux retraité

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Tour d'horizon des petites manoeuvres d'un Jospin si peu éloigné de la vie politique.
publié le 17 novembre 2004 à 3h02

Rester dans le jeu, entretenir l'envie autour de sa personne... Malgré sa soi-disant retraite de la vie politique, c'est tous les jours que Lionel Jospin se préoccupe de la vie de son parti et du meilleur moyen, pour lui, d'y «peser». Un travail de haute précision. Passage en revue des petites manoeuvres du grand homme.

L'habile valse des déjeuners

Depuis deux ans et demi, Lionel Jospin reçoit, déjeune, lit, écrit, téléphone, réfléchit. Il a vu à peu près tous les caciques du PS, s'exprimant souvent par question, par sourire, sachant que le moindre tressaillement sera rapporté et interprété. Souvent, il s'arrange pour laisser entendre ce que l'interlocuteur a envie d'entendre. Un hiérarque du PS : «Ça devient un jeu entre nous quand on compare ce qu'il nous a dit. A un proche de Strauss-Kahn, il a dit du mal de Hollande ; à un ami de Fabius, du mal de DSK ; à un lieutenant de Hollande, du mal de Fabius...» Pour chacun des trois candidats à la candidature présidentielle, il prend soin d'équilibrer reproches et louanges.

Dominique Strauss-Kahn

A ses yeux, c'est définitivement le plus brillant. Insigne honneur : il l'a invité chez lui à l'île de Ré, fin août, en marge de l'université d'été du PS à La Rochelle. Et il s'est réconcilié avec Pierre Moscovici, le complice de DSK. Mais il ne croit pas une seconde à la candidature de l'ancien ministre des Finances à l'Elysée : pas assez fiable. «En fait, Dominique fait rire Lionel», note un dirigeant du PS. Ce qui, en soi, constitue déjà