La dissuasion nucléaire vient de fêter ses 40 ans et elle poursuit son lifting à grands frais. En 2005, pas moins de 3 milliards d'euros vont lui être consacrés. Soit près de 10 % du budget de la défense, dont les députés ont commencé l'examen hier soir à l'Assemblée nationale. Dans un relatif consensus, à l'exception du socialiste Paul Quilès qui dénonce «la rigidité intenable» de la doctrine française.
Stratèges. C'est le 8 octobre 1964 que la force de frappe est née, lorsque le premier Mirage IV-A a été mis en alerte nucléaire «à quinze minutes» sur la base de Mont-de-Marsan. Quatre décennies plus tard, elle est toujours là. «Dans les prochains jours», le Vigilant va ainsi être admis au service actif dans la marine. Il s'agit du troisième sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle génération (SNLE-NG), sur une série de quatre.
D'autres programmes majeurs sont en cours, en particulier celui du missile M-51, qui sera embarqué à bord des SNLE, à partir de 2010. Ce missile intercontinental sera produit à une cinquantaine d'exemplaires et coûtera plus de 100 millions d'euros pièce... sans sa tête nucléaire.
A quoi sert-il ? «L'évolution du contexte géopolitique conduit à disposer d'un missile de portée significativement supérieure à celle nécessaire pour atteindre le coeur de l'ex-URSS», répond le député UMP Antoine Carré, rapporteur pour avis des crédits nucléaires.
Plus direct, l'ancien ministre de la Défense Paul Quilès demande : «Qui niera qu'est clairement visée la mon