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Libération

La Polynésie se méfie de son invitation à Paris

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Les pro-Temaru doutent des futures propositions du gouvernement.
publié le 17 novembre 2004 à 3h02

Papeete, correspondance.

Tout le monde l'attendait. Et finalement elle n'intéresse plus grand monde. La décision du Conseil d'Etat annulant les élections du 23 mai dans la circonscription des îles du Vent (Tahiti et Moorea) n'a provoqué ni joie ni colère à Papeete. Il y a bien eu Oscar Temaru, l'indépendantiste, et Nicole Bouteau, l'autonomiste, pour maugréer contre les raisons retenues par la haute juridiction, à savoir le bleu et blanc des rideaux des isoloirs dans la commune de Mahina. «Discutable», lâche le premier. «Nier cette réalité, c'est nier toute l'histoire électorale de la Polynésie», juge la seconde. Pas faux. Cela fait vingt ans que ces rideaux sont là, et Mahina n'est pas la seule mairie à afficher les couleurs du parti politique de son édile, en l'occurrence le Aia Api («le nouveau pays»). «On s'attendait à ce jugement. Il faut voir la suite...», observe l'Union plurielle. La suite, c'est une autre décision du Conseil d'Etat, qui pourrait intervenir vendredi, sur la validité de l'élection à la présidence de Gaston Flosse le 22 octobre.

C'est aussi la rencontre que Brigitte Girardin, ministre de l'Outre-Mer, a proposée à tous les partis politiques polynésiens. Du côté de l'Union, on se dit prêt à retourner à Paris pour plaider la cause de la dissolution. Mais quel sera le menu des discussions ? Dissolution, élections générales, changement du mode de scrutin, gestion transitoire du pays ? «Ça sent encore le coup foireux», redoute une militante indépendantiste. «C