Entre deux réunions sur l'Europe, le PS garde un peu de temps pour essayer de parler d'autre chose, en l'occurrence des délocalisations. Encore que ce thème, objet d'un rapport présenté hier soir au bureau national, soit l'un des arguments phares de Laurent Fabius pour plaider le non au traité constitutionnel. En retour, les partisans du oui y voient un symbole de la stratégie «démagogique de la peur» agitée, selon eux, par les opposants au traité. Quelques membres du bureau national ont d'ailleurs salué hier soir la performance d'Eric Besson, coordinateur des travaux : dans son «introduction politique», pas une fois le secrétaire national chargé de l'Economie ne se réfère à la Constitution européenne.
Les partisans du non ont toutefois flairé un «piège» puisque le propos de Besson vise à démonter «les tentatives multiples d'instrumentalisation» de la menace. «Les délocalisations font peur», écrit ainsi le député de la Drôme. Mais «le contexte de ce débat est brouillé. (...) Le gouvernement cherche à transformer les inquiétudes légitimes des Français en angoisses injustifiées. (...) Fait incontestable mais de portée limitée sur l'emploi, le thème des délocalisations se voit attribuer le rôle d'alibi commode pour masquer l'échec dans la lutte contre le chômage», explique-t-il. De quoi alimenter l'argumentaire des tenants du non, qui accusent Hollande et la direction du PS de rééditer l'erreur commise, selon eux, par le PS lorsqu'il s'escrimait à distinguer le «sentiment d'insé