Haro sur la Ve République. Le «malaise institutionnel» ressenti depuis l'instauration du quinquennat a conduit plusieurs députés, issus de tous les partis (sauf le PCF), à organiser hier un colloque sur le thème : «Changer de Constitution ?» Une rencontre inédite, non par son thème mais par son caractère transpartisan qui prouve, selon Hervé Morin (UDF), que «la question des institutions est devenue une question centrale, à droite comme à gauche». «Ce colloque est un événement politique», a renchéri Arnaud Montebourg (PS), rappelant que la France compte «5 millions de votants aux extrêmes et 14 millions de non-votants».
Mais c'est un professeur de sciences politiques, Bastien François, qui a le mieux posé le diagnostic partagé par tous les participants : «Nous avons aujourd'hui un Parlement surdiscipliné, aux ordres d'un pouvoir exécutif et d'un président de la République qui est lui-même politiquement irresponsable.» Cela étant dit, que faire ?
Juriste de formation, le député UMP Philippe Houillon a d'abord dénoncé le «manque de courage politique des parlementaires» de la majorité, qui se traduit par la quasi-absence de commissions d'enquête sur les agissements de l'exécutif. Ce qu'Hervé Morin appelle la «culture d'asservissement des députés». D'accord pour revaloriser la fonction de contrôle du Parlement, Hervé Novelli (UMP) a proposé, comme d'autres, de placer la Cour des comptes sous l'autorité de l'Assemblée. De passage dans la salle pour saluer Raymond Barre (qui faisait