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Le rôle du Président en débat

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Donner plus de poids au Parlement ? Les avis divergent à gauche et à droite.
publié le 18 novembre 2004 à 3h03

Tout raser. Ravaler la façade. Ou simplement changer le mobilier républicain. Près de quarante-cinq ans après l'avènement de la Ve République, les prétendants à l'Elysée, de droite comme de gauche, oscillent entre ces trois options. Plus précisément, ceux de gauche hésitent entre les deux premières. Et ceux de droite entre les deux dernières.

«Premier ministre paravent». Dans le genre radical, Jack Lang s'est fait l'héritier de François Mitterrand. Comme l'auteur du Coup d'Etat permanent, son ex-ministre de la Culture prône l'établissement d'Un nouveau régime pour la France (1). Il n'y aura «pas de changement de société sans une modification préalable de notre régime politique», écrit cet agrégé de droit public, qui explique «l'âme perdue de la Ve République» par «l'abandon de l'arbitrage populaire». Le député du Pas-de-Calais déplore l'«hyperprésidentialisation» du régime actuel avec un chef de l'Etat doté de «tous les pouvoirs» qui «se protège derrière le paravent» du Premier ministre. Il propose d'instaurer un «régime présidentiel à la française», avec un Président et un Parlement forts. Et de supprimer le poste de Premier ministre.

Dominique Strauss-Kahn pense la même chose. Il l'avait théorisée au printemps 2002 dans la Flamme et la cendre (2). Laurent Fabius estime, lui, que la priorité est de «donner de véritables pouvoirs au Parlement». Selon lui, cette réforme devra être adoptée dès «le premier semestre après la présidentielle», si jamais le PS ­ c'est-à-dire lui-même