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Libération

Foire d'empoigne à Strasbourg autour du passé de Jacques Barrot

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Toubon à la rescousse du commissaire attaqué par un eurodéputé.
publié le 19 novembre 2004 à 3h04

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Jacques Toubon, tel un zébulon rouge de rage, bondit hors de son fauteuil et se précipite sur Hans-Gert Pöttering, le président du groupe conservateur au Parlement de Strasbourg. L'eurodéputé de l'UMP l'apostrophe violemment, au point que certains se demandent s'il ne va pas le frapper. Il exige de Pöttering, pourtant son président de groupe, qu'il réagisse après ce qu'il considère comme une agression de la part d'un député eurosceptique du Ukip (United Kingdom Independence Party), Nigel Farrage, contre le commissaire français aux transports, Jacques Barrot.

A l'occasion du débat sur l'investiture de la nouvelle commission (lire page 10), l'eurodéputé britannique a jugé que les nouveaux commissaires étaient à la fois incompétents et corrompus. A la surprise générale, il commence par s'en prendre à Barrot : «En 2000, il a été condamné à une peine de prison de huit mois avec sursis pour son implication dans une affaire de détournement de fonds.» Tollé à droite. Lazzis à gauche où les eurodéputés, voyant Toubon s'agiter, imitent le bruit d'un hélicoptère, référence à l'envoi dudit appareil dans l'Himalaya en 1996 par Toubon, alors ministre de la Justice, afin de récupérer un procureur censé mettre à l'abri de poursuites judiciaires Xavière Tiberi, pour un «rapport» commandé par le président (RPR) du conseil général de l'Essonne. Briefé par Toubon, Pöttering prend alors la parole : «Jamais, à aucun moment, Jacques Barrot n'a commis de délit.»

Farrag