René Dosière est un obsédé de la démocratie. Depuis quatre ans, le député socialiste harcèle les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, sur la gestion du budget de l'Elysée. Hier soir, à l'Assemblée nationale, lors de l'examen du budget des charges communes, il devait remettre le couvert. Non pour évoquer les frais de bouche chiraquiens, mais pour réclamer que le salaire du chef de l'Etat soit fixé par la loi et pour souhaiter une diminution des crédits alloués à l'Elysée. Selon les décomptes de l'élu, le budget annuel de la présidence se monte à 95 millions d'euros et non à 32 comme notifié officiellement dans les comptes de l'Etat. Cette différence s'explique notamment par «le financement substantiel» de l'Elysée par des ministères. Ainsi la Défense alloue-t-elle annuellement 15 millions d'euros. Ce qui correspond au «prêt» de 463 personnes, «dont 248 affectées à la garde» du Château. Par comparaison, l'Intérieur ne met à disposition que 45 agents, membres du groupe de sécurité de la présidence de la République. Et le ministère de la Culture fournit, lui, 74 fonctionnaires affectés aux différentes résidences de la République.
«Au total, a décompté Dosière, ces financements ministériels qui complètent le budget de l'Elysée se montent à environ 45 millions d'euros. Somme qui ne comprend pas le coût des déplacements. Par conséquent, le budget réel de la présidence s'élève à 77 millions. Compte tenu des renseignements faisant encore défaut, on peut estimer le budg