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Libération
Interview

«La droite abandonne le peuple»

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publié le 19 novembre 2004 à 3h04

Député de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan est candidat à la présidence de l'UMP face à Christine Boutin et Nicolas Sarkozy. En 2002, il avait obtenu près de 15 % des suffrages face à Alain Juppé.

Vous pensez que le parti ne connaîtra pas davantage la démocratie interne sous le règne de Sarkozy que sous celui de Juppé ?

On a mis dans un même parti des sensibilités assez différentes ­ gaulliste, centriste, libérale ­ sans les reconnaître par l'application du système des courants. On s'est ainsi privé du vote démocratique des adhérents sur des questions clés posées à la majorité (entrée de la Turquie dans l'UE, Constitution européenne, 35 heures...). A la différence de Nicolas Sarkozy, je crois que l'UMP ne pourra pas vivre et être un parti de rassemblement sans la mise en place des courants d'idées prévue par les statuts.

Sur l'UE, l'économie ou la République, tout vous oppose à Sarkozy...

Je partage son volontarisme politique, mais je me suis présenté pour infléchir, dans certains domaines, le cap qu'il veut imprimer à la majorité. Sa vision de la laïcité et de la République est plus proche du modèle anglo-saxon que du modèle français. Quant à sa conception de l'Europe, elle me paraît incompatible, comme celle du président de la République, avec une certaine idée gaulliste de la France.

Sarkozy serait donc le fossoyeur du gaullisme ?

Vu mon âge, je n'ai pas de leçons de gaullisme à donner à qui que ce soit. Pour moi, la France, c'est l'alliage de principes républicains exigeants e