Apprendre à vivre ensemble. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se retrouvent demain à l'Elysée pour l'une de ces explications «les yeux dans les yeux», dont chacun sait qu'elle s'apparente à un marché de dupes. «C'est un rendez-vous politique [non inscrit à l'agenda officiel] comme le Président en a le week-end avec des ministres ou des responsables UMP», relativise-t-on à l'Elysée.

A huit jours d'un congrès de l'UMP qui va bouleverser la donne à droite, cette rencontre n'a rien d'anodin tant les sujets à aborder sont délicats (organisation du raout du parti, remplacement de Sarkozy à Bercy, articulation de la majorité entre ses pôles de pouvoir, gouvernement, Parlement et parti) et les thèmes de fâcherie nombreux (discrimination positive, réforme de la loi de 1905, entrée de la Turquie dans l'UE...). Depuis début novembre, les relations se sont encore dégradées. Et tous deux se testent désormais ouvertement.

Tout miel. Dimanche, à Marseille, Chirac a sermonné son ministre en qualifiant de «pilier du temple» la loi de 1905. Mais dès le lundi matin, il téléphonait tout miel à Sarkozy pour lui dire qu'il n'avait pas cherché à l'agresser. Hier, le ministre lui a renvoyé la politesse lors du congrès des maires de France, en ramenant au rang d'«annonce» sur laquelle il entend être «très vigilant» une proposition de Chirac qui consiste à éliminer progressivement la taxe sur le foncier non bâti des exploitations agricoles. Jamais à une insolence près, Sarkozy s'est permis d'attaquer s