Sur la cheminée de son bureau à l'Assemblée nationale, Christine Boutin a posé une statue de la Vierge Marie. Au pied de la statue, elle a accroché une cocarde républicaine bleu-blanc-rouge, comme si elle voulait sauver les apparences... Si la députée des Yvelines se défend de tout «prosélytisme» chrétien, elle n'en affiche pas moins ses convictions religieuses dans la campagne interne pour la présidence de l'UMP. Faisant référence au dernier livre de Nicolas Sarkozy, dans lequel il affirme soudainement sa foi catholique, Boutin dit : «Moi, je n'utilise pas la religion comme un appât électoraliste.» Et elle précise que sa campagne auprès des militants UMP n'a pas été menée contre «le libéral Sarkozy», d'autant que l'«on sait déjà qu'il sera élu président le 28 novembre !»
Pour autant, la fondatrice du Forum des républicains sociaux (5 000 adhérents revendiqués), par ailleurs membre du Conseil pontifical de la famille, ne semble pas avoir beaucoup d'atomes crochus avec son futur patron. «Je trouve très rassurant que, lors de son dernier voyage à Rome, Sarkozy n'ait pas été reçu par le pape. J'y vois là la sagesse du Vatican», glisse-t-elle.
A 60 ans, dotée de sa propre structure politique et d'une circonscription en béton armé, la seule femme en course pour la présidence du parti n'a pas grand-chose à craindre des sarkozystes. Comme le troisième candidat, Nicolas Dupont-Aignan (Libération de vendredi), elle n'hésite pas à remettre en cause la gestion du fichier d'adhérents et l