Nicolas Sarkozy pourrait demain se targuer d'une petite victoire politique, celle de faire voter son budget par l'UDF, lors du vote solennel sur le volet dépenses de la loi de finances 2005. Dans la nuit de vendredi à samedi, les députés ont achevé l'examen du budget, en accédant à deux demandes des centristes : le plafond de la réduction d'impôt pour les emplois à domicile passera (pour les dépenses engagées en 2005) de 10 000 à 12 000 euros (au lieu de 15 000 prévus par Sarkozy), plus 1 500 euros par enfant à charge ou personne de plus de 65 ans présente au foyer. Le nouveau prêt à taux zéro a lui aussi été entériné. Reste une condition posée par l'UDF : le sort réservé à la réforme des retraites des veuves, gelée en septembre. La décision sera prise demain.
Le ministre des Finances peut d'ores et déjà se targuer d'avoir obtenu le vote des socialistes pour sa réforme «anti-cagnotte». Vendredi, il a fait passer un texte, réformant la Lolf (loi organique de loi de finances), qui stipule que, désormais, le Parlement définira chaque année, lors du débat budgétaire, le sort réservé à d'éventuels surplus fiscaux.
Le PS a obtenu que l'opposition ait désormais un droit de contrôle de l'exécution budgétaire, jusqu'à présent réservé à la majorité. L'exploit de Sarkozy est mince : d'une part, la Lolf est, depuis 2001, une réforme transpartisane. D'autre part, le texte est très en retrait par rapport aux ambitions (contraires à la Constitution) du ministre d'Etat, qui désirait fixer une