Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Jacques Barrot essaye d'éteindre l'incendie allumé jeudi par le député européen britannique europhobe Nigel Farage (UKIP). Celui-ci a accusé le nouveau commissaire aux transports d'avoir dissimulé sa condamnation en février 2000 dans l'affaire du financement occulte de son parti, l'ex-CDS, alors composante de l'UDF. Et la presse britannique s'est déchaînée, la vie politique française, où personne ne disparaît jamais, étant un sujet d'étonnement permanent outre-Manche (Libération du 19 novembre).
Dans une lettre adressée hier au président du Parlement européen, Josep Borrell, Jacques Barrot tente d'expliquer pourquoi il a omis de parler de ses mésaventures judiciaires non seulement au Parlement, mais aussi au président de la Commission, José Barroso qui a admis hier, par la voix de sa porte-parole, qu'il «aurait préféré être au courant»... L'ancien président du groupe UMP à l'Assemblée nationale rappelle que sa condamnation à huit mois de prison avec sursis a été amnistiée et que «jamais» son «honnêteté personnelle [n'a été] mise en cause». «C'est la raison pour laquelle je n'ai pas cru devoir faire état d'une condamnation amnistiée qui avait l'objet en son temps d'une assez abondante publicité».
Cette application stricte du droit français ne convainc pas tout le monde. Ainsi, Graham Watson, le président du groupe des démocrates et libéraux (ADLE, troisième groupe de l'Europarlement), dont font partie les amis de François Bayrou, persiste