Pour s'attirer les bonnes grâces des militants UMP, le futur président du parti a mené campagne à droite toute. Ainsi Sarkozy a-t-il trouvé «excellent» le rapport Novelli-Ollier sur la remise en cause des 35 heures, tout comme il a décidé de faire son «livre de chevet» de celui de Michel Camdessus sur le manque de compétitivité de la France. Dans le même temps, il a multiplié clins d'oeil et cadeaux fiscaux aux catégories sociales les plus aisées dans son budget 2005. Mais une fois aux commandes de l'UMP, il confie vouloir «faire comme Mitterrand, en ramenant le parti au centre».
Pourtant, s'il existe une idéologie sarkozyste, elle est avant tout protéiforme. Car le ministre est d'abord guidé par le souci permanent de ne pas se laisser enfermer dans un carcan qui, a priori, collerait aux idées reçues sur sa personne. On le dit libéral ? Il joue les interventionnistes pour tenter de faire baisser les prix et parie sur la survie d'Alstom contre les règles du marché. On le soupçonne de vouloir restreindre les libertés lorsqu'il était à l'Intérieur ? Il s'oppose à la censure d'ouvrages accusés d'apologie de pédophilie, discute avec les ravers pour réglementer les free parties et taille des croupières à la gauche en abolissant la double peine. «Quand je pense qu'on m'imaginait en képi, matraque à la main au ministère de l'Intérieur», se plaît-il à rappeler. Mais la tapageuse mise en scène de ses contre-pieds lui permet surtout de faire avaler un arsenal législatif sécuritaire aux