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Libération

Jospin dénonce l'OPA de Fabius sur le PS

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Devant des militants socialistes, il a fustigé hier un non de circonstance.
publié le 24 novembre 2004 à 3h09

Correction de tir. Hier soir, Lionel Jospin, simple militant socialiste de la section Chapelle-Goutte-d'Or (Paris XVIIIe), participait à une assemblée générale contradictoire à huis clos. Il est intervenu après l'exposé de deux de ses «camarades» en faveur du oui au traité constitutionnel et celui de trois autres faisant part de leurs raisons de voter non. Contrairement à la semaine dernière, il a épargné François Hollande ­ à qui il reprochait d'avoir organisé un référendum interne ­ pour mieux concentrer ses attaques sur Laurent Fabius, principal héraut du non.

«L'objectif réel» de celui-ci, selon Jospin, «n'est pas de changer la face de l'Europe mais de changer la donne au Parti socialiste.» Bref, d'en prendre le contrôle. Mardi dernier, lors de l'assemblée générale des trois sections du XVIIIe arrondissement de Paris, le militant Jospin avait juste fait remarquer que «l'idée de sauver l'Europe par la crise est fallacieuse. Nous n'imposerons jamais nos vues par l'ultimatum (...). Nous bloquerons l'Europe et nous nous isolerons». Hier, il a passé par pertes et profits ces arguments. Selon lui, le non de Fabius, Emmanuelli, Montebourg et autres conduirait à une «impasse stratégique», à un non de circonstance. Pour l'ex-Premier ministre, la victoire des opposants à Hollande «ouvrirait une situation de grave instabilité, parce qu'elle placerait devant un dilemme sa direction et son premier secrétaire. Celui-ci devrait soit affirmer publiquement une conviction contraire à l'ori