Nicolas Sarkozy en personne lira le message de Jacques Chirac, dimanche, au congrès de l'UMP. Le ministre de l'Economie l'a annoncé hier devant le groupe UMP à l'Assemblée, où il était venu détailler le déroulé de la grand-messe. Les deux hommes se sont mis d'accord pour offrir cette touchante démonstration d'«unité» à leurs troupes déboussolées.

Depuis la rentrée, Sarkozy juge que rien n'est trop beau pour conquérir les députés UMP, cette «force de frappe législative». «Je veux un parti où vous soyez heureux !» leur a-t-il lancé hier. «Et en plus, il leur promet qu'il va recruter plein de nouveaux militants pour 2007. La plupart d'entre eux sont ravis», note un ministre chiraquien. Pour rassurer ceux qui s'inquiètent de certaines de ses prises de position iconoclastes (réforme de la loi de 1905, discrimination positive), Sarkozy a même inventé hier le concept de «liberté maîtrisée», qu'il compte appliquer à l'UMP. «Il avait l'air sincère. Mais on verra à l'usage», prévenait un député proche de Raffarin.

Malgré ces déclarations ­ et l'annonce qu'il tentera début 2005 de reconquérir son siège de député des Hauts-de-Seine ­, la réunion d'hier s'est terminée en eau de boudin. Le PS avait en effet mobilisé ses troupes pour obtenir la création d'une commission d'enquête sur l'utilisation des fonds publics en Polynésie. Pour ne pas être mis en minorité, les députés UMP ont été obligés de revenir en hâte dans l'hémicycle. La tentative du PS a été déjouée, mais Sarkozy a dû finir son